Dès que l'ancre est posée alors que le soir tombe, un première pirogue nous rend visite et nous échangeons des cadeaux de bienvenue avec Steven. Tous les adultes mâchent une mixture à base de noix de bétel et de corail pilé qui leur colorie les dents en rouge vif . Mais leur gentillesse, leur sourire et leur penchant pour la rigolade nous font vite oublier ce détail qui pourrait nous surprendre.
Quatre hameaux sont installés dans cette grande baie de l'île Bagaman, et les habitants vivent en presque complète autarcie : pas de boutique, pas de ravitaillement, pas de dispensaire ni médecin, pas de bureau de poste, un réseau téléphonique ténu, une école primaire avec une institutrice. L'organisation est très démocratique, aucune notion de clan ni de chef, et apparemment une grande entraide entre les familles. Leurs seuls liens avec l'île principale du lagon sont leurs pirogues à voile ... quand le vent n'est pas trop fort. Et la traversée prend plusieurs heures. L'occupation principale ces semaines ci est l'agrandissement des jardins, car la population augmente et il faut défricher et planter.
Dès le premier jour, Io devient le magasin, et chaque ilien à tour de rôle prend une des 4 ou 5 pirogues communautaires pour venir commercer avec nous. En échange de fruits, légumes, langoustes, œufs, sculptures ou colliers, nous fournissons (dans la limite de notre stock) vêtements, riz, sucre, hameçons, savons, dentifrice, lunettes, aiguilles, fil, tissu, papier, stylo, peinture, colle, crème chocolat, lentilles, pâtes, cordages, notre maigre littérature anglaise, antiseptiques...Comme nous nettoyons apparemment correctement deux vilaines plaies qu'ont des enfants, nos hôtes ont tendance à nous demander des consultations médicales... nous leur expliquons notre ignorance et nous bornons à leur fournir des antalgiques.
Une question revient souvent : "savez-vous quand viendra le prochain voilier ?"
Chaque après-midi, les enfants défilent à bord : d'abord les petits, puis les plus grands après l'école avec tomates et papayes. Nous nous régalons en leur joyeuse compagnie, devant leur ébahissement quand nous allumons le gaz, ou devant des photos de neige. Les goûters sont animés, notre réserve de biscuits, bonbons et ballons est vidée. Tous sont physiquement très dégourdis et remarquablement bien élevés et respectueux du bateau et de nos affaires. Les grands surveillent les petits et en prennent soin dans les manœuvres de transbordement.
Un lien particulier proche d'une véritable amitié s'établit avec Monica notre plus proche voisine. Elle s'occupe de nous avec une extrême délicatesse.
Nous profitons aussi des baignades (avec nettoyage de la coque), pas de requin dans cette baie. Les balades à terre sont belles dans ces magnifiques paysages et souvent les enfants nous tiennent compagnie. Nous avons aussi le plaisir de passer une soirée chez Mosis qui tient à nous remercier d'une mission postale qu'il nous a confiée. Et nous nous demandons comment aider le jeune Lamont qui voudrait intégrer l'école d'architecture où il a été reçu, mais à laquelle il ne peut s'inscrire faute de moyen financier.
Après deux jours de travail, la grand-voile est recousue et prête à partir. mais le vent ne cesse de hurler, surtout la nuit, et les prévisions ne montrent pas d'accalmie. Nous nous demandons à quel moment il nous sera possible de continuer la route ... bien que notre envie de rester soit forte.
Et puis, à la fin de la semaine, le créneau s'ouvre et nous levons l'ancre au petit matin. Depuis la plage Monica nous envoie des signaux lumineux d'au revoir. Nous avons le cœur serré de laisser notre amie.
Les photos : album
Quatre hameaux sont installés dans cette grande baie de l'île Bagaman, et les habitants vivent en presque complète autarcie : pas de boutique, pas de ravitaillement, pas de dispensaire ni médecin, pas de bureau de poste, un réseau téléphonique ténu, une école primaire avec une institutrice. L'organisation est très démocratique, aucune notion de clan ni de chef, et apparemment une grande entraide entre les familles. Leurs seuls liens avec l'île principale du lagon sont leurs pirogues à voile ... quand le vent n'est pas trop fort. Et la traversée prend plusieurs heures. L'occupation principale ces semaines ci est l'agrandissement des jardins, car la population augmente et il faut défricher et planter.
Dès le premier jour, Io devient le magasin, et chaque ilien à tour de rôle prend une des 4 ou 5 pirogues communautaires pour venir commercer avec nous. En échange de fruits, légumes, langoustes, œufs, sculptures ou colliers, nous fournissons (dans la limite de notre stock) vêtements, riz, sucre, hameçons, savons, dentifrice, lunettes, aiguilles, fil, tissu, papier, stylo, peinture, colle, crème chocolat, lentilles, pâtes, cordages, notre maigre littérature anglaise, antiseptiques...Comme nous nettoyons apparemment correctement deux vilaines plaies qu'ont des enfants, nos hôtes ont tendance à nous demander des consultations médicales... nous leur expliquons notre ignorance et nous bornons à leur fournir des antalgiques.
Une question revient souvent : "savez-vous quand viendra le prochain voilier ?"
Chaque après-midi, les enfants défilent à bord : d'abord les petits, puis les plus grands après l'école avec tomates et papayes. Nous nous régalons en leur joyeuse compagnie, devant leur ébahissement quand nous allumons le gaz, ou devant des photos de neige. Les goûters sont animés, notre réserve de biscuits, bonbons et ballons est vidée. Tous sont physiquement très dégourdis et remarquablement bien élevés et respectueux du bateau et de nos affaires. Les grands surveillent les petits et en prennent soin dans les manœuvres de transbordement.
Un lien particulier proche d'une véritable amitié s'établit avec Monica notre plus proche voisine. Elle s'occupe de nous avec une extrême délicatesse.
Nous profitons aussi des baignades (avec nettoyage de la coque), pas de requin dans cette baie. Les balades à terre sont belles dans ces magnifiques paysages et souvent les enfants nous tiennent compagnie. Nous avons aussi le plaisir de passer une soirée chez Mosis qui tient à nous remercier d'une mission postale qu'il nous a confiée. Et nous nous demandons comment aider le jeune Lamont qui voudrait intégrer l'école d'architecture où il a été reçu, mais à laquelle il ne peut s'inscrire faute de moyen financier.
Après deux jours de travail, la grand-voile est recousue et prête à partir. mais le vent ne cesse de hurler, surtout la nuit, et les prévisions ne montrent pas d'accalmie. Nous nous demandons à quel moment il nous sera possible de continuer la route ... bien que notre envie de rester soit forte.
Et puis, à la fin de la semaine, le créneau s'ouvre et nous levons l'ancre au petit matin. Depuis la plage Monica nous envoie des signaux lumineux d'au revoir. Nous avons le cœur serré de laisser notre amie.
Les photos : album
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